Bâtir, habiter, penser

Dans le spectacle vivant, Jeanne Mordoj suit son chemin en artiste indomptable. Créatrice et interprète de spectacles, elle avance aux lisières du théâtre, du cabaret et des arts du cirque, en zigzag sur la ligne du convenu et du raisonnable.
Sur scène, elle joue de son corps depuis les orteils jusqu’au bout des doigts – héritage de son expérience de contorsionniste. Elle manipule des objets et des matériaux bruts – prolongement du jonglage qu’elle a pratiqué. Sa présence charnelle déroute et jette le trouble. Avec elle, l’étonnement féconde l’imagination et le bizarre ouvre vers une vision poétique de notre identité́ intime : cette dernière n’est-elle pas secrètement plurielle ?
En constante transformation, elle se tient à l’écoute de son instinct, s’appropriant de manière singulière les trésors insoupçonnés du spectacle forain pour mieux regarder en face l’étrangeté tapie en l’être humain. Elle y convoque «les figures du monstre» qui s’affirment comme des phénomènes en liberté́, généreux et sauvages, malicieux et graves. Des semblables si étrangers, des énigmes si proches.

Né au Chili en 1989, Andrés Labarca commence son parcours d’acrobate à Santiago puis à Buenos Aires ainsi qu’à Rio de Janeiro. Il est admis à l’ENACR en 2009 puis au CNAC en 2011. Au sein de la 25ème promotion, il interprète le spectacle de fin d’étude Tetrakai mis en scène par Christophe Huysman / Les Hommes Penchés.
Il collabore ensuite avec la Compagnie Kiaï / Cyrille Musy autour de trois créations, également avec la Compagnie Beau Geste / Dominique Boivin pour sa carte blanche Val Street Story au Théâtre de l’Arsenal en 2015. En 2017, il collabore avec Naïf Production pour la création du spectacle Des gens qui dansent, mis en scène par Mathieu Desseigne. En 2018, il rejoint Mathurin Bolze / Compagnie MPTA, pour la création du spectacle Les hauts plateaux.
En parallèle, Andrés co-fonde au Chili dès 2015, la compagnie Ni Desnudo Ni Bajando La Escalara, du même nom que la première pièce présentée par ce collectif de travail ; un groupe d’artistes pluridisciplinaire. Une seconde pièce El Ultimo Apaga La Luz suivra en 2019. Une troisième création Les quatre points cardinaux sont trois : le nord et le sud, créé à Spring en 2023 sera présenté pendant le festival utoPistes en 2023.

Né en Bavière en 1970, Jörg Müller est diplômé en Arts du Cirque au Centre National des Arts du Cirque en 1994 avec les félicitations du jury.
Il sort avec le travail de jonglerie pendulaire mobile.
Depuis, il a créé c/o en 2001 et noustube en 2008 – travail dans et autour d’un cylindre de 3 mètres de haut rempli d’eau; PRE #1 en 2003 et PRE #2.2 avec Jess Curtis – performance entre cirque, danse et science, Sarabande en 2014 avec Noémi Boutin – suites de Bach et jongleries et oi+io en 2019 avec Roman Müller – suite d’installations de performance circassienne.
Depuis ses études au CNAC il explorer le monde des « équilibrés ». En 2021 il est invité à participer à l’exposition Cirqu’8 à Aarau ou il expose « 1 – 9 dessins d’équilibres » de 2006 et i, dessins d’équilibre et machineries – performance de 2020 au Stadtmuseum de Aarau.
Depuis 2006, il est professeur de la Méthode Feldenkrais.
Collaboration avec la vidéaste et plasticienne Tabaimo et co-création de la pièce Tangled drop en 2022 – projections de film d’animations et jongleries indirect d’objets organiques et quotidiens.

Né à Barcelone, Jordi Galí s’est formé en danse contemporaine. Il a été interprète auprès des chorégraphes Wim Vandekeybus, Anne Teresa De Keersmaeker et Maguy Marin, entre autres.
En parallèle, il développe un travail de création personnel qui l’amène en 2007 à créer la Compagnie Arrangement Provisoire, dont il partage le projet avec Vania Vaneau depuis 2012.
Il est artiste associé à Ramdam de 2011 à 2014. De 2016 à 2020, il est Artiste Associé avec Vania Vaneau au Pacifique CDCN de Grenoble puis ils seront Artistes Associés à ICI – CCN de Montpellier de 2020 à 2022.
Son travail articule les relations entre corps et matière, entre geste et objet, et se déploie principalement dans l’espace public. Constructions monumentales et éphémères, ses pièces ouvrent une temporalité singulière dans l’environnement, qu’il soit urbain ou paysager, proposant aux habitants-usagers-spectateurs de nouvelles perceptions d’un contexte quotidien.
Il développe également de nombreux projets de transmission en lien avec ses créations, mettant en place depuis 2017 des projets participatifs et de territoire.